Avis de recherche

Où sont donc passés Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, les deux malheureux challengers de Ségolène Royal ? Evincés manu-militari par l'ex madone des sondages, qui a refusé de les prendre au téléphone le lendemain de sa victoire, ils sont depuis aux abonnés absents. En congé de la campagne et de leur parti, on ne peut même pas compter sur la lecture de leurs blogs pour prendre de leurs nouvelles. Depuis la désignation de Ségolène Royal par les militants PS, le 16 novembre dernier, DSK a publié, en tout et pour tout, 7 messages. Fabius... 2 ! Est-il utile de préciser qu'il n'y est jamais question de Ségolène Royal ? Détail amusant, DSK n'a toujours pas supprimé de sa page d'accueil son appel à signature pour soutenir sa candidature. On n'est jamais trop prudent. En attendant, un blog tenu par des militants socialistes, et intitulé "DSK revient", considère que le retour de l'ex-ministre des Finances est la seule façon d'éviter à Ségolène Royal de faire sombrer, tel le Titanic, le PS ou plutôt ce qu'il en reste, dans les eaux troubles de la campagne présidentielle.

Ils l'ont bien connue et s'en souviennent encore


Claude Allègre :

"Elle était ma ministre déléguée. La réalité est encore pire que ce qu'on raconte sur elle. Elle ne pense qu'à faire des coups, comme lorsqu'elle parle d'encadrement militaire."

"A vrai dire, les idées saugrenues de Ségolène que les Français découvrent chaque jour, j'en ai soupé. Un jour, elle déboule dans mon bureau avec un projet d'arrêté qu'elle voulait me faire signer. Il s'agissait d'interdire les strings au collège. Je lui ai dit que je ne voulais pas me couvrir de ridicule, elle est repartie vexée. Le lendemain, elle voulait suspendre le directeur des Arts et Métiers parce qu'il n'avait pas supprimé le bizutage, etc. Mais jamais ses idées ne concernaient la pédagogie, l'égalité des chances ou une réforme quelconque de fond. C'étaient toujours des gadgets d'autopromotion..."

« Elle ne travaille pas. Quand elle était avec moi au ministère, elle ne contrôlait rien. Les nominations d’enseignants partaient dans tous les sens. Un jour, à cause d'elle, je me suis fait remonter les bretelles par Jospin et Strauss-Kahn. Avec ça, elle est intraitable pour le personnel. A son cabinet, ça valsait. Elle a changé trois fois de chauffeur. Après mon départ, elle est passée sous la coupe de Martine Aubry, qui se plaignait d'elle tout le temps. »

Lionel Jospin :

"Personne n'a oublié son comportement vis-à-vis des camarades depuis des années. Elle ne rassemble ni les socialistes ni la gauche, et je redoute de voir le pays dirigé par elle."

Laurent Fabius, au sujet de la modernité supposée de Ségolène Royal :

"Je ne suis pas sûr que vouloir confier les primo-délinquants à des militaires soit l'exemple de la modernité."

Dominique Strauss-Kahn :

"On a déjà un Sarkozy dans ce pays, on a pas besoin d’en avoir deux ! "

La dernière de Bécassine

Une de plus ! De proposition ? Non, de gaffe bien sûr ! Ségo s'est fait piégée par l'imitateur Gérald Dahan, qui l'a appelée en se faisant passer pour le Premier ministre du Québec. L'air outré, il a lancé à la candidate socialiste : "C'est comme si nous, on disait 'il faut que la Corse soit indépendante'". Ségolène Royal a alors répondu en riant aux éclats : "les Français ne seraient pas contre d'ailleurs. Ne répétez pas cela. Cela va encore faire un incident, ce coup-là en France. C'est secret".
Au sein du PS, après avoir snobé ces ex-challengers DSK et Fabius, depuis disparus corps et biens, on avait compris que Ségolène Royal ne brillait pas par son esprit de rassemblement. On s'aperçoit, qu'à la tête de la République, ce pourrait être pire encore. Vive l'indépendance de la Corse ! Et... de la région Poitou-Charentes !

"Royal : l'heure des doutes"

Un extrait d'un article du "Nouvel Obs", peu suspect d'antiroyalisme primaire, qui donne du baume au coeur aux antiségolénistes primaires, secondaires et même tertiaires que nous sommes.

"Seule responsable de sa victoire hier, Ségolène Royal est aussi seule responsable de ce qui lui arrive aujourd'hui. Sa conquête du parti par l'extérieur et la dureté avec laquelle elle a traité ses rivaux défaits ont compliqué lesrelations traditionnellement tendues qu'entretiennent le PS et son candidat en campagne présidentielle. Son choix d'une longue phase de débats participatifs et son positionnement sur la méthode plutôt que sur le programme ont laissé s'installer l'idée qu'elle cherchait à gagner du temps, voire à masquer uneabsence de fond.
Son fonctionnement baroque, enfin, qui mêle une difficulté à déléguer, un refus de la contrainte et un art consommé de l'improvisation frôlant parfois l'amateurisme ne la met pas à l'abri d'un accident. Ségolène Royal n'en ignore rien. Elle a donc agi en connaissance de cause. Après tout, le cocktail ne lui a pas mal réussi lors de la campagne interne.
Le problème, c'est que les gaffes de cet hiver n'ont rien à voir avec celles qui ont émaillé l'automne. Les « écarts » supposés de Ségolène Royal durant les primaires (sur les 35 heures, l'encadrement des jeunes délinquants, la carte scolaire...) lui avaient donné chaque fois l'occasion de se démarquer, de cliver, pour au final faire tourner le débat autour d'elle. Ce n'est plus le cas désormais. Le pataquès avec le Hezbollah, la « bravitude », l'embrouillamini fiscal ou encore sa méconnaissance de la législation sur les violences conjugales n'ont fait qu'écorner son image et instiller le doute.
Consciente du risque, la candidate tente aujourd'hui de réagir. Par petites touches. Depuis une semaine, elle a multiplié les sorties médiatiques, précisé quelques propositions, étoffé son équipe de porte-parole et même modifié son calendrier. Les premiers comptes rendus des débats participatifs seront ainsi dévoilés dans les régions dès le 3 février avant une synthèse nationale le 11. Changer sans le dire, entendre sans se renier. En zone de turbulences comme en vitesse de croisière, Ségolène Royal reste la seule pilote d'une campagne calibrée pour et par elle."


Matthieu Croissandeau
Le Nouvel Observateur

De quoi je me mêle ?

Ségolène Royal est une diplomate née. La candidate socialiste a répété, mardi 23 janvier, lors d'un entretien sur Europe 1, les propos qu'elle a tenus la veille sur le statut du Québec. Lors d'une rencontre avec André Boisclair, le chef du Parti québécois (PQ), la candidate socialiste s'est déclarée favorable à la souveraineté du Québec. Radio Canada a ainsi diffusé un extrait dans lequel la candidate socialiste explique que sa position "reflétait des valeurs communes, soit la liberté et la souveraineté du Québec".
Cette rencontre entre un dirigeant indépendantiste québécois et la candidate socialiste a provoqué de vives réactions au Canada. Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a estimé "tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d'un autre pays". Les propos de Mme Royal ont aussi été dénoncés par le nouveau chef du Parti libéral fédéral, Stéphane Dion, ardent défenseur du fédéralisme canadien. "On ne s'ingère pas dans les affaires d'un pays ami, on ne souhaite pas le démantèlement d'un pays ami", a-t-il dit.


Cabale au Canada

Quant au premier ministre du Québec, Jean Charest, il a dit ne pas avoir pris connaissance des propos de Mme Royal, relevant que ce sont les Québécois qui décideront eux-mêmes de leur avenir. Il a également noté qu'à sa connaissance, Mme Royal n'était jamais venue au Québec.

Rétropédalage toute

"Comme dans toute démocratie, le peuple qui vote est souverain et libre, et donc les Québécois décideront librement de leur destin le moment venu, s'ils en sont saisis", précise ce matin Mme Royal. Interrogée sur cette polémique, Mme Royal a ajouté que "ce n'est pas à la France de dicter ni aux Québécois ni aux Canadiens ce qu'ils doivent faire". "Mais en revanche les principes de souveraineté et de liberté ne me paraissent absolument pas contestables", a ajouté fort utilement la candidate à la présidentielle.

L'insoutenable légèreté de Ségolène

Vendredi, Ségolène Royal, plus vindicative que jamais, annonçait que, en cas de victoire, sa première loi serait contre les violences faites aux femmes et la nécessité de légiferer sur l'éloignement du conjoint violent.
Samedi, des élues UMP ont aussitôt exigé «des actes pas des mots». Et de rappeler que Ségolène Royal «n'a été présente ni en première lecture, ni en deuxième lecture, ni lors de l'adoption finale à l'unanimité» de la loi du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple. Signé de Valérie Pécresse, porte-parole de l'UMP, ce texte précise aussi que «madame Royal n'a d'ailleurs ni déposé ni cosigné d'amendements sur ce texte» issu d'une proposition de loi socialiste, avant d'estimer que ce sujet «est trop grave pour être instrumentalisé politiquement».

Aujourd'hui même, Dominique Perben a rappelé qu'il a mis en place il y a trois ans, quand il était ministre de la Justice, les mesures préconisées par la candidate PS.

N'en jetez plus !

Au doigt et à l'oeil !

Contrairement aux apparences, les propos qui suivent ne sont pas bidonnés. La vraie nature de Ségolène Royal s'y exprime dans toute sa plénitude (ce n'est pas un pléonasme). Une vraie mère fouettarde !

Ségolène Royal a assuré dimanche 22 janvier sur Canal + qu'elle conduirait les socialistes "à la victoire", pour autant qu'ils l'écoutent et "fassent ce qu'(elle) leur demande"."Vous verrez que les socialistes ne regretteront pas de m'avoir écoutée. Qu'ils fassent ce que je leur demande et je les conduirai à la victoire, non pas ma victoire à moi, mais pour un pays qui a un désir d'avenir", a lancé la candidate PS à la présidentielle.

"Je veux tenir bon sur ma conception de l'exercice du pouvoir et de la campagne présidentielle", a-t-elle affirmé, en réponse à certains doutes qui ont pu être exprimés au PS sur la méthode des débats "participatifs". Comme on lui demandait si elle n'avait pas snobé ses adversaires malheureux de la compétition interne, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, elle a assuré qu'elle avait "besoin de tout le monde" et que "tout le monde est à égalité".
"Tout le monde aujourd'hui doit être à l'écoute des citoyens et m'aider à porter la parole des Français", a-t-elle dit. "Si Laurent Fabius organise ces débats participatifs dans sa région, je serai à ses côtés", a-t-elle assuré.
C'est beau la démocratie participative !

Montebourg au piquet pour un mois

Bonne nouvelle : Arnaud Montebourg ne manque pas d'humour. Hélas pour lui, sa candidate préférée en manque sérieusement. Surtout ces derniers temps, où le bateau de sa campagne tangue sérieusement. Hier soir, au grand journal de Canal +, le porte-parole de Ségolène Royal, à qui l'on demandait quel était le plus gros défaut de Ségolène Royal, s'est écrié, avec une spontanéité confondante : "Son compagnon." Un vrai cri du coeur ! Arnaud Montebourg s'est empressé de préciser que "c'était pour rire". Mais le mal était fait. D'autant qu'on serait tenter de croire à sa sincérité. D'une part, parce que Arnaud et François ne sont pas franchement à tu et à toi. Mais surtout, après les déclarations malencontreuses du premier secrétaire du PS sur la nécessité d'augmenter les impôts, certains, dont Montebourg, commencent à se demander, si "Flamby" (surnom donné par Fabius à François Hollande) ne prendrait pas un malin plaisir à marquer des buts contre son camp.
Ségolène Royal a donc décidé, dans une mesure destinée "à rétablir l'ordre juste" (sic), de suspendre son flamboyant porte-parole pour... 1 mois. Quand nous écrivions dans ces colonnes, en novembre dernier, que Ségolène Royal s'adressait aux militants comme une maîtresse d'école fait la leçon à sa classe, nous n'étions pas loin du compte. Tout Sauf Ségo ne résiste pas au plaisir de vous livrer in-extenso le morceau de "bravitude" de la Poitevine."Quand le moment vient, conformément au principe qui est le mien, je rétablis de l'ordre, de l'ordre juste et j'exerce mon autorité juste, sans dramatiser les choses, mais sans laisser passer un certain nombre de choses", a expliqué Ségolène Royal en marge d'un déplacement à Paris. "Donc j'ai mis un carton jaune" à "mon ami Arnaud". "Il est suspendu de ses fonctions, il ne parlera plus en mon nom pendant un mois".
La droite a mis les rieurs de son côté en qualifiant Arnaud Montebourg de "M. Montebourde" (Nadine Morano). "Quand il y a un trou d'air, ça n'est jamais bon signe quand le pilote de l'avion réagit en coupant des têtes dans son équipe", estimait un autre député UMP, Laurent Wauquiez. La palme de l'humour revient à Dominique Paillé qui a déclaré : "Le jeune élève Montebourg a un mois de colle".

Fiscalement vôtre


C'est peu dire que le programme de Ségolène Royal n'est pas d'une folle clarté. Sur la fiscalité, le flou artistique, savamment maintenu par la candidate, a franchement viré à la confusion début janvier. Entre Hollande, qui souhaite créer une "CSG retraite", et Jack Lang augmenter les impôts de ceux qui gagnent plus de 4000 euros nets par moi. Salauds de riches !
Afin de calmer le jeu, la candidate a botté en touche en chargeant DSK d'une mission sur la fiscalité. Ce dernier n'a pas d'emblée contribué à détendre l'atmosphère. Puisqu'il a exprimé dimanche de fortes réserves sur l'idée d'une "CSG retraite"."Je veux qu'on remette à plat l'ensemble de la question des retraites, et si à l'arrivée l'ensemble des forces de ce pays, politiques et sociales, arrivent à un consensus sur ce qu'il faut faire et que la conséquence de cela, c'est qu'il faut ce prélèvement, eh bien il le faudra", a déclaré Dominique Strauss-Kahn au "Grand jury RTL-Le Figaro-LCI". Mais "je pense que c'est de mauvaise méthode que de commencer par dire qu'il faut un prélèvement", a-t-il ajouté.
"C'est une méthode trop simple devant des problèmes aussi compliqués que de dire: plus il y a de la dépense, il n'y a qu'à prélever plus", a jugé l'ancien ministre de l'Economie.
M. Hollande a proposé en décembre de créer, notamment pour maintenir les petites retraites et celles des métiers pénibles, "une contribution de solidarité, calculée sur l’ensemble de la richesse produite et pas seulement sur le travail", "une sorte de CSG retraite" payée "pour moitié par les salariés et les entreprises".
Interrogé sur les propositions fiscales faites par M. Hollande, qui ont suscité la polémique, M. Strauss-Kahn a estimé que celui-ci ne les a pas faites "comme premier secrétaire", "puisque aucun des points qu'il a proposés n'avait été proposé au Parti socialiste", a-t-il ajouté. "Il dit ce qu'il veut à titre personnel".
Vive la solidarité et vive le programme socialiste !

"Sa bêtise l'a rendue intouchable"


Alain Minc a osé dire tout haut ce que beaucoup à gauche pensent tout bas. Interrogé ce matin sur Canal +, il a raillé la candidate socialiste : "Sa bêtise l'a rendue intouchable." "Vous connaissez sa dernière" a-t-il lancé au journaliste qui l'interviewait ? "En Chine, elle a déclaré que la justice chinoise fonctionne bien et vite." Et de poursuivre, en disant que la grande théorie des citoyens experts, chère à la Poitevine, était la négation même du savoir. Ce qu'avait dit Jospin avant lui. Puis de citer Rocard, qui a confié dernièrement, à l'appui de ses doutes sur les capacités de la candidate : "On ne confie pas un camion de 40 tonnes bourré de TNT à une personne qui n'a même pas le permis voiture."Alain Minc a rappelé que sa préférence allait à DSK. Mais que compte tenu des circonstances, il voterait Sarkozy. Bien plus capable de faire le job que Ségo, selon lui.

Ségolène brave la muraille de Chine

Quel talent ! Quelle "inventivité sémantique" (dixit Jack Lang, ex-tontolâtre devenu Ségolâtre) ! Ségolène Royal s'est une fois de plus distinguée par ses capacités intellectuelles hors du commun, ce week-end en Chine, où elle effectue un voyage de quatre jours. Souhaitant faire couleur locale, elle a décidé de ponctuer chacune de ses apparitions médiatiques de prétendus proverbes du cru. Ainsi a-t-elle déclaré samedi : "Comme le disent les Chinois, un Chinois qui ne vient pas sur la Grande muraille n'est pas un brave et un Chinois qui vient sur la Grande muraille conquiert la bravitude (sic)."L'entourage de Ségolène Royal, pour qui chacune des bourdes de la candidate fait ventre, s'est aussitôt efforcé de donner un sens au néologisme "bravitude". "Je pense que ce qu'elle a voulu exprimer c'est la plénitude de la bravoure (...) c'est-à-dire quelque chose de plus que la simple bravoure", s'est risqué à dire lundi 8 janvier Jean-Louis Bianco, son co-directeur de campagne.Jamais à court d'invention, la madonne des sondages avait auparavant prêté à un obscur Chinois le célèbre proverbe d'Hegel :"Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passions."

Désirs de lire : le livre de la candidate se fait désirer

Ségolène Royal serait-elle en butte au vertige de la page rose ? Ou tout simplement en panne d'idées ? En tout cas, le livre programme qu'elle avait promis pour l'automne se fait sérieusement désirer !
La Poitevine avait annoncé, au début de sa précampagne, qu'elle publierait un «livre participatif» nourri par les contributions recueillies sur son site Internet, desirsdavenir.org, avec mise en ligne d'un chapitre tous les quinze jours. Le premier chapitre, intitulé « Le désordre démocratique », a été mis en ligne le 24 mars dernier, écrit en style télégraphique ; le deuxième, « Les désordres de l'emploi et du travail », le 10 septembre. Las ! Depuis, c'est morne plaine.
Voilà qui est de mauvais augure pour celle qui se targue, contrairement à ses concurrents, de ne promettre que ce qu'elle peut tenir. En attendant, ses fans pourront se contenter des livres écrits par d'autres, qui s'essaient à percer, avec plus ou moins d'esprit critique, le « mystère » de sa personnalité et surtout de sa désignation.
Interrogés par Le Figaro, plusieurs membres de l'équipe Royal sont restés silencieux sur l'avenir de cet ouvrage. « Je ne sais pas », s'est contenté de dire le codirecteur de campagne Jean-Louis Bianco, tandis que Julien Dray, coordonnateur des porte-parole, annonce une réunion prochaine pour décider du sort de cet ouvrage. Indisponibles en librairie également, les livres d'entretiens avec Ségolène Royal, pourtant annoncés depuis des mois dans les rubriques « livres » des magazines.
Ainsi, un contrat a été signé en 2005 entre Royal et les éditions Flammarion pour un livre de ce type. Les entretiens ont été réalisés en 2004-2005 par la journaliste du Journal du Dimanche Pascale Amaudric, et plusieurs fois retravaillés depuis. Annoncée pour mars 2006, la date de parution a été repoussée à septembre 2006 et le livre est désormais annoncé sur les sites de vente en ligne pour mars 2007, avec possibilité de commande à l'avance et photo de la couverture. Mais la candidate du Parti socialiste n'a jamais donné son feu vert pour la publication.

Montebourg : Un porte-parole tout en nuances

Arnaud Montebourg n'est pas près d'ouvrir un compte en Suisse. Le porte-parole de Ségolène Royal a provoqué un tollé au pays de l'argent sale et du chocolat Nestlé. Qualifiant la Suisse de "voisin indélicat" dans une tribune publiée mardi par le journal français Libération, le porte-parole de Mme Royal a prôné un "blocus" à l'encontre des paradis fiscaux qui attirent non seulement des vedettes comme Johnny Hallyday mais aussi les sièges sociaux de grandes entreprises. Pour Montebourg "les grands pays européens devront s'unir (...) afin de construire les conditions d'un changement radical de comportement de ces paradis à nos portes qui, si nous restons les bras ballants, nous préparent l'enfer fiscal". La rhétorique est rarement synonyme d'efficacité économique, chez le député de Saône et Loire."Ségolène part en croisade contre la fiscalité suisse", a titré le quotidien Le Temps, alors que le journal Le Matin a dénoncé "Le Français qui attaque la Suisse". La Zapatera, invitée par le PSS (parti socialiste suisse), devra marcher sur des oeufs lorsqu'elle se rendra sur les bords du Lac Léman.Du pain bénit pour le parti populiste suisse UDC, très jaloux de l'indépendance du pays du gruyère. L'UDC a ainsi claironné exclure tout "compromis" sur la souveraineté fiscale helvétique.Une chose est sûre : si Ségolène Royal est élue en mai prochain, la Suisse ne risque pas de frapper à la porte de l'Europe de sitôt.