Ségo creuse l'écart dans les sondages

Serait-ce le résultat de ses photos en maillot de bain sur la plage ou du cambriolage de son domicile ? Toujours est-il que Ségolène Royal vient de creuser l'écart avec Sarkozy : 55% des Français la préfèrent au ministre de l'Intérieur (contre 44%). Coup dur pour les éléphants : elle est la seule des socialistes à le devancer en cas de duel, selon un sondage IFOP pour Dimanche Ouest-France. A l'inverse, la moitié (50%) des personnes interrogées préfèrent le président de l'UMP à Jack Lang (47%). M. Sarkozy devance également avec 53% Lionel Jospin, crédité de 44% de préférences.M. Sarkozy est aussi préféré à 55% face à Dominique Strauss-Kahn (42%), à 56% face au premier secrétaire du PS François Hollande (41%). Il est à 58% face à Laurent Fabius (38%), selon cette même étude.Du coup, c'est le branle-bas de combat à l'UMP. La tension devient palpable. Patrick Devedjian, conseiller politique de Nicolas Sarkozy à l'UMP, estime dans une interview à paraître dans le Parisien Dimanche que "l'élection présidentielle sera difficile" et que "la campagne sera décisive". Selon M. Devedjian, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy "devra quitter le gouvernement, comme il l'a prévu, dès lors que la campagne électorale le mobilisera tant qu'il ne pourra plus s'occuper des affaires de l'Etat.""C'est aussi une question de morale afin de ne pas utiliser les moyens financiers de l'Etat pour faire campagne", ajoute-t-il.Le discours que va tenir Ségolène Royal à la Fête de la Rose, organisée par son nouvel allié Arnaud Montebourg, en Saône-et-Loire aujourd'hui dimanche 20 août, sera dans ces conditions, plus que jamais l'objet de toutes les attentions.

Tout fait ventre dans la com de la candidate

Rentrée en fanfare : visiblement pressée d'en découdre avec Sarkozy, la favorite des sondages s'en est pris au ministère de l'intérieur, accusé d'avoir divulgué l'information du cambriolage de son domicile à la presse. «Il est scandaleux que cette information ait été diffusée par le cabinet du ministre de l'Intérieur, alors que j'avais demandé que cet incident reste confidentiel», a-t-elle déclaré.Visiblement pas à un paradoxe près, Ségolène Royal laisse entendre que l'affaire serait plus grave qu'il n'y paraît… car rien n'aurait été dérobé dans l'appartement. «Il ne s'agit pas d'un cambriolage, mais d'une intrusion et de la fouille intégrale de mon domicile, où rien n'a été volé», assure la favorite socialiste des sondages. Elle aurait découvert les faits jeudi soir, à son retour de vacances, un jour avant François Hollande. «Tout a été retourné, les placards ont été vidés», dit-elle. Et d'ajouter, sur un ton un peu dramatique : «Je ne me sens pas intimidée par ce qui s'est passé.»La polémique s'est ensuite enclenchée avec le ministère de l'Intérieur. La présidente de Poitou-Charentes a accusé, dans un premier temps, l'entourage de Nicolas Sarkozy d'avoir rendu l'histoire publique. La Place Beauvau a aussitôt démenti être à l'origine de la fuite. «Dont acte», a répondu ensuite Ségolène Royal pour calmer le jeu, en précisant qu'elle ne soupçonnait «quand même pas» le ministère de l'Intérieur d'avoir organisé une éventuelle tentative d'intimidation. «Il est normal de s'interroger sur les motivations de ce qui s'est passé», a-t-elle cependant expliqué.Entre-temps, pour allumer un contre-feu, des proches de Nicolas Sarkozy sont montés au créneau pour polémiquer avec elle. «Je constate qu'elle perd son sang-froid», a déclaré hier Roger Karoutchi, secrétaire national de l'UMP. «Elle cherche à jeter le discrédit sur les services du ministère de l'Intérieur pour organiser sa propre promotion.» «On est dans le rocambolesque», a ironisé le député Yves Jego.Un coup tordu monté par une officine ?Très remontée, un rien paranoïaque, Ségolène s'est laissée aller à dire qu'elle avait «fait vérifier la sécurisation de ses lignes téléphoniques». Mais par qui ? Il ne s'agit pas d'un service classiquement offert à la clientèle des opérateurs téléphoniques. A moins que la police lui ait aimablement prêté le concours des techniciens oeuvrant pour la DST, les RG ou la PJ. Toujours est-il que Royal sous-entend qu'elle aurait pu être victime d'une officine. Ce qui amuse certains policiers. «Quand une officine fait un travail, elle ne laisse pas de traces de son passage ou alors elle maquille son intervention en cambriolage en volant précisément quelques objets de valeur», confie un officier rompu aux investigations sensibles. Mais puisque rien n'a été volé à Boulogne…Le couple n'a pas porté plainte immédiatement. Ségolène Royal assure avoir, en revanche, «fait un signalement au commissariat». Du côté du premier secrétaire du PS François Hollande, on a choisi de ne pas commenter. Une enquête a tout de même été confiée à la PJ des Hauts-de-Seine par le parquet de Nanterre «eu égard à la personnalité des victimes». Une source proche de l'enquête prétend que «rien ne permet de penser que le ou les intrus avaient une idée particulière en liaison avec les occupants de l'appartement».Et si c'était un coup des éléphants ?

Ségolène cambriolée


Mais que fait la police ? L'appartement de Ségolène Royal à Boulogne-Billancourt (92), qu'elle partage avec son conjoint François Hollande et leur quatre enfants, a été visité durant leurs vacances sur la Côte d'Azur.Apparemment, plus de peur que de mal : rien n'a été dérobé.Les visiteurs cherchaient des idées ?

Ségo en vacances


« Avec quel homme ou quelle femme politique préféreriez-vous partir en vacances? ». La question n’est pas d’un immense intérêt politique. Néanmoins, l’institut BVA a réussi à trouver un échantillon de de 1.005 personnes représentatif de la populationfrançaise, avec la méthode des quotas, qui ont accepté d’y répondre. En bonne logique, ce sont Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, les deux présidentiables préférés des Français, qui arrivent en tête. 28% des sympathisants de gauche préféreraient la compagnie de SégolèneRoyal à celle de douze autres personnalités politiques pour partir en vacances, tandis que 28% des sympathisants de droite choisiraient Nicolas Sarkozy parmi la même liste. Le président de la République Jacques Chirac n'obtient que 4% dans son propre camp, derrière le Premier ministre Dominique de Villepin (7%). Les Français ont dû comprendre que le Président et son hussard préféré partaient en vacances au Liban…

Plus people que peuple : Ségolène reconnue par les siens


Tant d'efforts ne seront pas restés vains. Ségolène est enfin reconnue par les siens. Les socialistes ? La gauche ? Le prolétariat ? La France d'en-bas ? Non ! Les PEOPLE !Pour Laurence Piau, rédactrice en chef de Closer, dont "le concept est de montrer les people dans la vraie vie" (ça ne s'invente pas), "Ségolène Royal est un people" qui colle au dit concept : "Elle apparaît sur ces photos comme "Madame Tout le monde" sur une plage publique. Elle pourrait être une de nos lectrices, se musclant dans l'eau comme beaucoup de femmes l'été."Une véritable consécration.Ségolène Royal est à droite de la couverture ci-contre, vêtue d'un maillot 2 pièces bleu, d'une casquette et de lunettes de soleil, marchant sur le sable fin telle une naïade sortie de l'eau.

Jospin emporté par la tornade Royal

Lionel Jospin s'impatiente. A quelques semaines de l'université d'été de la Rochelle, fin août, les quelques soutiens qu'il compte encore au PS donnent de la voix. N'ayant pas réussi à faire frémir sa popularité après l'annonce alambiquée sur TF1 de sa possible candidature, le 28 juin dernier, son avenir politique pourrait bien être derrière lui. Seule espoir : contrairement à ce que les sondages laissent entendre, Ségolène Royal n'a pas creusé définitivement l'écart dans les rangs des militants. Les ralliements de quelques ténors du parti (Ayrault, Rebsamen, Mauroy et Guérini), dont le dernier en date, celui de Montebourg, n'était pas d'une folle spontanéité ("Je crois que Ségolène Royal incarne une part de la rénovation que nous portons, et qu'il est utile pour la victoire de nos idées, et celles de toute la gauche en 2007, de se préparer, dans le respect de ce qui nous tient à cœur, à travailler ensemble" a déclaré le bouillant député de Saône-et-Loire le 14 juillet, précisant qu'il s'agissait d'une "ouverture" mais pas d'un "ralliement"), n'ont pas suffit à créer une dynamique qui emporte l'adhésion d'une majorité indiscutable. Les fédérations attendent l'automne avant de se déclarer. Et Ségolène Royal n'échappera pas au débat et à l'élection interne du candidat socialiste prévue le 16 novembre prochain.L'appel du 29 juilletC'est donc le moment où jamais pour Jospin de rappeler qu'il existe. Premier épisode, l'appel du 29 juillet dans le Monde. Dix personnalités du PS, les secrétaires nationaux Kader Arif, Eric Besson, Harlem Désir, Anne Hidalgo, Annick Lepetit, André Vallini et Clotilde Valter, Bernard Poignant et Manuel Valls, membres du bureau national, et Francis Chouat, responsable national du parti. Elles déclaraient que Lionel Jospin, qui n'avait pu accéder au deuxième tour en 2002, a les meilleurs atouts pour représenter les socialistes dans la course à la présidence - une "stature incontestée d'homme d'Etat", une "expérience reconnue", notamment sur le plan international, et une "vision lucide" de la situation en France. Et ne se privaient pas d'égratigner la Zapatera : "La percée de l'éventuelle candidate socialiste ne s'appuie pas sur une reconquête de l'électorat de gauche". Une manière à peine voilée de dénoncer la peopolisation de la vie politique.Delanoë à la rescousseDernier épisode en date, le soutien de Delanoë, jeudi 10 août sur France Inter. Il a vanté l'expérience et la rigueur de l'ancien Premier ministre. Ajoutant que Lionel Jospin serait une "garantie pour la France de demain". "Sa rigueur, que parfois l'on gausse, son austérité, c'est une garantie pour la France de demain, du sérieux, du rassemblement et du fait que toutes les énergies, toutes les intelligences et toutes les convictions à gauche sont indispensables pour qu'on tente de servir la France pendant cinq ans" a affirmé le maire de la capitale.Alors que l'on reproche de plus en plus à Delanoë, jusque dans son camp, son côté cassant et despotique, on peut se demander si son soutien ne risque pas de se révéler contre-productif.