Ségolène Royal montre les dents



Jusqu'à présent, la Zapatera disait "ne pas s'occuper" de la campagne des autres, campant solidement sur son terrain : exprimer "des valeurs" et développer ses propositions.


En difficulté dans les sondages (doux euphémisme), la voilà qui montre les dents et vient sur le terrain favori du premier flic de France, alias "la matraque" (dixit Chirac), à savoir l'invective et la provocation.


Déjà très remontée contre Sarko lors de son voyage la semaine dernière aux Antilles, où elle a dénoncé sa conception "clanique" du pouvoir, la candidate socialiste semble se rappeler qu'elle représente un parti de gauche. Devant 3.500 personnes, jeudi soir à Grenoble, elle s'en est prise à nouveau à son rival de l'UMP, que dix sondages donnent vainqueur pour la présidentielle, depuis le 15 janvier.
"Je ne veux pas de cette société du "tous contre tous et du chacun pour soi" qu'un autre nous prépare, je ne veux pas d'un projet où la jeunesse est infantilisée, considérée comme une menace, un danger", a affirmé Mme Royal lors d'un débat participatif consacré à la jeunesse.
Marie-Ségolène n'y est pas allé avec le dos de la cuillère : "On pourra envoyer tous les bataillons de police et de gendarmerie que cela n'y changera rien, par les mots de la provocation, rien n'est réglé", a-t-elle lancé.
Dans un final flamboyant, elle a accusé à mots couverts le numéro deux du gouvernement de rechercher "l'organisation de l'insécurité" afin d'en faire "un argument de campagne pour faire peur" et a fustigé "les médias amis du pouvoir, qui relaient tous les coups, tous les pièges, toutes les chausses-trappes". Sarkozy tremble déjà.

La valeur d'exemple

Tout un symbole ! La Cour de cassation a condamné Ségolène Royal à payer 2.500 euros de frais de justice dans l'affaire qui l'oppose depuis dix ans à deux de ses anciennes assistantes parlementaires pour des salaires non versés.
Celles-ci ont également obtenu la tenue d'un nouveau procès devant la cour d'appel de Rennes, rapporte le Parisien paru mercredi 31 janvier. Evelyne Pathouot et Claude Fouchier réclament moins de 7.500 euros, pour le paiement de deux mois de salaire pour les mois de juin et juillet 1997 et pour préjudice subi. La décision de la Cour de cassation intervient au terme de dix ans d'un parcours judiciaire durant lequel les deux femmes n'avaient pas obtenu gain de cause ni devant les prud'hommes, ni devant la cour d'appel de Poitiers.

Evelyne Pathouot explique au Parisien qu'elle a été embauchée par Ségolène Royal fin 1995. Pendant deux ans, elle a été payée par l'Assemblée nationale, sur le quota d'assistants parlementaires de la députée. En 1997, l'Assemblée est dissoute et tous les collaborateurs sont licenciés. Les deux femmes, qui travaillaient à la permanence de la socialiste à Melle (Deux-Sèvres), se retrouvent alors en préavis. "Ségolène Royal avait quand même besoin de nous pour sa réélection", explique Evelyne Pathouot au quotidien, "mais à cause des comptes de campagne elle a d'abord voulu nous payer différemment". Au noir ? On n'ose l'imaginer ! En avril 1997, les deux assistantes ne sont pas rémunérées pendant trois semaines, ce qui vaudra à Ségolène Royal une condamnation aux prud'hommes. Le litige s'est par la suite compliqué autour des mois de juin et juillet 1997. Les plaignantes soutiennent qu'elles ont continué à travailler localement pour la socialiste, nommée alors ministre déléguée à l'Education. Selon l'avocat de Ségolène Royal, "les assistantes étaient en préavis et ont travaillé pour le député suppléant de Mme Royal, devenu ensuite un adversaire politique".

Scoop : on a retrouvé Fabius !

Laurent Fabius, alias l'homme à la moto, vit encore. Il a retrouvé le chemin de son blog (un problème de connexion internet ?) où il vient de publier un soutien mi-chèvre mi-chou à sa candidate favorite, qu'il ne prend bien sûr pas la peine de nommer. En creux, il lui dit : "Ma cocotte, ta campagne est nulle à chier. Tu as intérêt à faire dans le concret maintenant en parlant aux Français de leurs problèmes. Sinon va pas falloir attendre le 22 avril pour qu'on te ramasse à la petite cuillère."

"Si les récentes études d’opinion semblent moins favorables à notre candidate, tout peut encore se retourner dès lors que les thématiques choisies sont claires et pertinentes et que le débat de fond est engagé. Ne dilapidons pas notre énergie sur les terrains fangeux où on voudrait nous attirer, concentrons-nous sur nos propositions, défendons tous ensemble nos couleurs, parlons à nos électeurs et parlons de la France.

La première priorité pour moi est la question sociale. Les Français veulent d’abord des réponses progressistes et précises sur les salaires, l’emploi, les retraites, le logement, les services publics." Laurent Fabius