Elle n'en fait qu'à sa tête

Un article du "Monde" confirme la fâcheuse propension de la reine de la démocratie participative à n'en faire qu'à sa tête.
"Aucun poing, aucune rose rouge. Tout était bleu, mercredi 20 décembre, dans le gymnase d'Illkirch-Graffenstaden : la scène, le fond de scène, les panneaux-slogans et même les badges. Bleu comme le logo de l'association de campagne Désirs d'avenir, de Ségolène Royal. Bleu comme aucune réunion du PS ne l'est habituellement.Les élus socialistes étaient présents, membres de l'équipe de la candidate, comme Jean-Louis Bianco, son codirecteur de campagne, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste de l'Assemblée, ou bien élus du cru, comme l'ancienne maire de Strasbourg, Catherine Trautmann, ou le maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel. Même Henri Emmanuelli était là, en sa qualité de "coordinateur du projet socialiste". Mais chacun a été prié d'intervenir brièvement, ou pas du tout. Mme Royal tient le parti en lisière.Depuis l'investiture de la candidate, la jonction entre son équipe, restreinte, et le parti paraît laborieuse. Nommé codirecteur de campagne, François Rebsamen, numéro deux du PS, n'est jamais visible. Les informations circulent au compte-gouttes. Les dirigeants socialistes avaient appris au dernier moment le déplacement de Mme Royal au Proche-Orient. C'est encore le cas pour sa visite annoncée en Chine, début janvier. Tout se décide selon l'intuition de la candidate, qui n'en fait qu'à sa tête. "Elle n'écoute pas", s'agace un membre de son équipe.Le siège de la campagne, a-t-elle assuré, sera celui du parti. Mais elle emménage avec sa seule garde rapprochée boulevard Saint-Germain, à Paris, presque en catimini. Les mesures sociales et économiques exposées par François Hollande, dans Le Monde du 19 décembre, ont été abondamment commentées. Elle n'en a pas dit un mot. Mieux : le jour de la parution de l'entretien, Mme Royal a annulé deux conférences de presse sans explication. Voulait-elle échapper aux questions sur l'intervention du premier secrétaire du PS ?Son attitude a entretenu le doute sur leur rivalité potentielle. Cette ambiguïté n'a pas été dissipée par M. Bianco. Interrogé sur RTL, jeudi matin, il a précisé à propos de la CSG retraite, évoquée par M. Hollande, que ce sujet avait été "débattu dans le cadre du projet", mais "pas inscrit dans le projet". "C'est une idée en débat. (...) Que François Hollande (...) participe au débat participatif, c'est tout à fait son droit", a fait valoir M. Bianco.La candidate avait annoncé son intention d'étoffer son équipe, mais rien n'est venu. Au grand dam de dirigeants socialistes, qui attendaient un signe. Sur le terrain, les tensions sont parfois sensibles entre les comités Désirs d'avenir et les fédérations socialistes. Certes, le PS se met en ordre de marche. Mais la méthode très personnelle de la candidate déroute le parti. " Isabelle Mandraud

Le slogan qui déchire grave

La rupture tranquille de Sarkozy n'a qu'à bien se tenir. C'est du pipi de chat en comparaison de ce que nous promet l'affiche de la candidate socialiste : "Pour que ça change fort !" Même si on ne peut s'empêcher de penser aussitôt à la pub "Vichy Saint-Yorre, c'est fort !" Un programme électoral qui évoque une eau de régime n'est pas forcément synonyme de dynamisme.
Fort heureusement, son entourage a pris soin de préciser que ce n'est pas l'affiche définitive. Même si elle sera diffusée à trois cent mille exemplaires.
Voilà qui tombe bien. Car la photo est à l'image du slogan : floue. On voit la madone entouré de quidams qui ont la particularité d'être... flous ! Doit-on en déduire que c'est parce qu'ils n'ont pas encore été éclairés par la vérité céleste délivrée par la Poitevine ? Laquelle a tout de même la modestie de se tenir au milieu d'eux, à la même hauteur. Faudra-t-il attendre le résultat des élections pour que les admirateurs flous soient soudain touchés par la grâce de la clarté ?

Ségolène Royal fait la leçon aux militants


Ce n'est pas une candidate à la présidentielle mais une maîtresse d'école qu'ont désignée hier les militants socialistes. Ségolène Royal s'est en effet, par moments, adressé à eux comme à une classe d'élèves : "Si vous faites bien ce que je vous propose, si vous me faites bien remonter ce que vous entendez des Français, de leur intelligence collective pour que je puisse réajuster les choses en temps réel, si vous faites bien tout cela, alors, oui, je vous mènerai à la victoire."Une chose est sûre : Ségolène Royal a parfaitement compris qu'un militant socialiste est à la politique ce qu'elle est à Hillary Clinton.

Ségo creuse l'écart dans les sondages

Serait-ce le résultat de ses photos en maillot de bain sur la plage ou du cambriolage de son domicile ? Toujours est-il que Ségolène Royal vient de creuser l'écart avec Sarkozy : 55% des Français la préfèrent au ministre de l'Intérieur (contre 44%). Coup dur pour les éléphants : elle est la seule des socialistes à le devancer en cas de duel, selon un sondage IFOP pour Dimanche Ouest-France. A l'inverse, la moitié (50%) des personnes interrogées préfèrent le président de l'UMP à Jack Lang (47%). M. Sarkozy devance également avec 53% Lionel Jospin, crédité de 44% de préférences.M. Sarkozy est aussi préféré à 55% face à Dominique Strauss-Kahn (42%), à 56% face au premier secrétaire du PS François Hollande (41%). Il est à 58% face à Laurent Fabius (38%), selon cette même étude.Du coup, c'est le branle-bas de combat à l'UMP. La tension devient palpable. Patrick Devedjian, conseiller politique de Nicolas Sarkozy à l'UMP, estime dans une interview à paraître dans le Parisien Dimanche que "l'élection présidentielle sera difficile" et que "la campagne sera décisive". Selon M. Devedjian, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy "devra quitter le gouvernement, comme il l'a prévu, dès lors que la campagne électorale le mobilisera tant qu'il ne pourra plus s'occuper des affaires de l'Etat.""C'est aussi une question de morale afin de ne pas utiliser les moyens financiers de l'Etat pour faire campagne", ajoute-t-il.Le discours que va tenir Ségolène Royal à la Fête de la Rose, organisée par son nouvel allié Arnaud Montebourg, en Saône-et-Loire aujourd'hui dimanche 20 août, sera dans ces conditions, plus que jamais l'objet de toutes les attentions.

Tout fait ventre dans la com de la candidate

Rentrée en fanfare : visiblement pressée d'en découdre avec Sarkozy, la favorite des sondages s'en est pris au ministère de l'intérieur, accusé d'avoir divulgué l'information du cambriolage de son domicile à la presse. «Il est scandaleux que cette information ait été diffusée par le cabinet du ministre de l'Intérieur, alors que j'avais demandé que cet incident reste confidentiel», a-t-elle déclaré.Visiblement pas à un paradoxe près, Ségolène Royal laisse entendre que l'affaire serait plus grave qu'il n'y paraît… car rien n'aurait été dérobé dans l'appartement. «Il ne s'agit pas d'un cambriolage, mais d'une intrusion et de la fouille intégrale de mon domicile, où rien n'a été volé», assure la favorite socialiste des sondages. Elle aurait découvert les faits jeudi soir, à son retour de vacances, un jour avant François Hollande. «Tout a été retourné, les placards ont été vidés», dit-elle. Et d'ajouter, sur un ton un peu dramatique : «Je ne me sens pas intimidée par ce qui s'est passé.»La polémique s'est ensuite enclenchée avec le ministère de l'Intérieur. La présidente de Poitou-Charentes a accusé, dans un premier temps, l'entourage de Nicolas Sarkozy d'avoir rendu l'histoire publique. La Place Beauvau a aussitôt démenti être à l'origine de la fuite. «Dont acte», a répondu ensuite Ségolène Royal pour calmer le jeu, en précisant qu'elle ne soupçonnait «quand même pas» le ministère de l'Intérieur d'avoir organisé une éventuelle tentative d'intimidation. «Il est normal de s'interroger sur les motivations de ce qui s'est passé», a-t-elle cependant expliqué.Entre-temps, pour allumer un contre-feu, des proches de Nicolas Sarkozy sont montés au créneau pour polémiquer avec elle. «Je constate qu'elle perd son sang-froid», a déclaré hier Roger Karoutchi, secrétaire national de l'UMP. «Elle cherche à jeter le discrédit sur les services du ministère de l'Intérieur pour organiser sa propre promotion.» «On est dans le rocambolesque», a ironisé le député Yves Jego.Un coup tordu monté par une officine ?Très remontée, un rien paranoïaque, Ségolène s'est laissée aller à dire qu'elle avait «fait vérifier la sécurisation de ses lignes téléphoniques». Mais par qui ? Il ne s'agit pas d'un service classiquement offert à la clientèle des opérateurs téléphoniques. A moins que la police lui ait aimablement prêté le concours des techniciens oeuvrant pour la DST, les RG ou la PJ. Toujours est-il que Royal sous-entend qu'elle aurait pu être victime d'une officine. Ce qui amuse certains policiers. «Quand une officine fait un travail, elle ne laisse pas de traces de son passage ou alors elle maquille son intervention en cambriolage en volant précisément quelques objets de valeur», confie un officier rompu aux investigations sensibles. Mais puisque rien n'a été volé à Boulogne…Le couple n'a pas porté plainte immédiatement. Ségolène Royal assure avoir, en revanche, «fait un signalement au commissariat». Du côté du premier secrétaire du PS François Hollande, on a choisi de ne pas commenter. Une enquête a tout de même été confiée à la PJ des Hauts-de-Seine par le parquet de Nanterre «eu égard à la personnalité des victimes». Une source proche de l'enquête prétend que «rien ne permet de penser que le ou les intrus avaient une idée particulière en liaison avec les occupants de l'appartement».Et si c'était un coup des éléphants ?

Ségolène cambriolée


Mais que fait la police ? L'appartement de Ségolène Royal à Boulogne-Billancourt (92), qu'elle partage avec son conjoint François Hollande et leur quatre enfants, a été visité durant leurs vacances sur la Côte d'Azur.Apparemment, plus de peur que de mal : rien n'a été dérobé.Les visiteurs cherchaient des idées ?

Ségo en vacances


« Avec quel homme ou quelle femme politique préféreriez-vous partir en vacances? ». La question n’est pas d’un immense intérêt politique. Néanmoins, l’institut BVA a réussi à trouver un échantillon de de 1.005 personnes représentatif de la populationfrançaise, avec la méthode des quotas, qui ont accepté d’y répondre. En bonne logique, ce sont Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, les deux présidentiables préférés des Français, qui arrivent en tête. 28% des sympathisants de gauche préféreraient la compagnie de SégolèneRoyal à celle de douze autres personnalités politiques pour partir en vacances, tandis que 28% des sympathisants de droite choisiraient Nicolas Sarkozy parmi la même liste. Le président de la République Jacques Chirac n'obtient que 4% dans son propre camp, derrière le Premier ministre Dominique de Villepin (7%). Les Français ont dû comprendre que le Président et son hussard préféré partaient en vacances au Liban…

Plus people que peuple : Ségolène reconnue par les siens


Tant d'efforts ne seront pas restés vains. Ségolène est enfin reconnue par les siens. Les socialistes ? La gauche ? Le prolétariat ? La France d'en-bas ? Non ! Les PEOPLE !Pour Laurence Piau, rédactrice en chef de Closer, dont "le concept est de montrer les people dans la vraie vie" (ça ne s'invente pas), "Ségolène Royal est un people" qui colle au dit concept : "Elle apparaît sur ces photos comme "Madame Tout le monde" sur une plage publique. Elle pourrait être une de nos lectrices, se musclant dans l'eau comme beaucoup de femmes l'été."Une véritable consécration.Ségolène Royal est à droite de la couverture ci-contre, vêtue d'un maillot 2 pièces bleu, d'une casquette et de lunettes de soleil, marchant sur le sable fin telle une naïade sortie de l'eau.

Jospin emporté par la tornade Royal

Lionel Jospin s'impatiente. A quelques semaines de l'université d'été de la Rochelle, fin août, les quelques soutiens qu'il compte encore au PS donnent de la voix. N'ayant pas réussi à faire frémir sa popularité après l'annonce alambiquée sur TF1 de sa possible candidature, le 28 juin dernier, son avenir politique pourrait bien être derrière lui. Seule espoir : contrairement à ce que les sondages laissent entendre, Ségolène Royal n'a pas creusé définitivement l'écart dans les rangs des militants. Les ralliements de quelques ténors du parti (Ayrault, Rebsamen, Mauroy et Guérini), dont le dernier en date, celui de Montebourg, n'était pas d'une folle spontanéité ("Je crois que Ségolène Royal incarne une part de la rénovation que nous portons, et qu'il est utile pour la victoire de nos idées, et celles de toute la gauche en 2007, de se préparer, dans le respect de ce qui nous tient à cœur, à travailler ensemble" a déclaré le bouillant député de Saône-et-Loire le 14 juillet, précisant qu'il s'agissait d'une "ouverture" mais pas d'un "ralliement"), n'ont pas suffit à créer une dynamique qui emporte l'adhésion d'une majorité indiscutable. Les fédérations attendent l'automne avant de se déclarer. Et Ségolène Royal n'échappera pas au débat et à l'élection interne du candidat socialiste prévue le 16 novembre prochain.L'appel du 29 juilletC'est donc le moment où jamais pour Jospin de rappeler qu'il existe. Premier épisode, l'appel du 29 juillet dans le Monde. Dix personnalités du PS, les secrétaires nationaux Kader Arif, Eric Besson, Harlem Désir, Anne Hidalgo, Annick Lepetit, André Vallini et Clotilde Valter, Bernard Poignant et Manuel Valls, membres du bureau national, et Francis Chouat, responsable national du parti. Elles déclaraient que Lionel Jospin, qui n'avait pu accéder au deuxième tour en 2002, a les meilleurs atouts pour représenter les socialistes dans la course à la présidence - une "stature incontestée d'homme d'Etat", une "expérience reconnue", notamment sur le plan international, et une "vision lucide" de la situation en France. Et ne se privaient pas d'égratigner la Zapatera : "La percée de l'éventuelle candidate socialiste ne s'appuie pas sur une reconquête de l'électorat de gauche". Une manière à peine voilée de dénoncer la peopolisation de la vie politique.Delanoë à la rescousseDernier épisode en date, le soutien de Delanoë, jeudi 10 août sur France Inter. Il a vanté l'expérience et la rigueur de l'ancien Premier ministre. Ajoutant que Lionel Jospin serait une "garantie pour la France de demain". "Sa rigueur, que parfois l'on gausse, son austérité, c'est une garantie pour la France de demain, du sérieux, du rassemblement et du fait que toutes les énergies, toutes les intelligences et toutes les convictions à gauche sont indispensables pour qu'on tente de servir la France pendant cinq ans" a affirmé le maire de la capitale.Alors que l'on reproche de plus en plus à Delanoë, jusque dans son camp, son côté cassant et despotique, on peut se demander si son soutien ne risque pas de se révéler contre-productif.

La Reine de la Com

Ségolène Royal sait faire parler d'elle. Après son voyage en Suède, pour redorer son blason socialiste un rien écorné par son blairisme imprudemment affiché ; sa présence lors de la finale de la Coupe du monde "parmi les supporters" pour faire peuple ; la voici de nouveau à la Une d'un nouveau mensuel, Ikono, où elle pose pour le photographe Yann Arthus-Bertrand, auteur de "La Terre vue du ciel", qui l'a interrogée sur l'environnement. Dans ce magazine consacré avant tout à l'image, comme son nom l'indique, la favorite des sondages, qui pose notamment devant l'image d'un puma, espèce en voie de disparition, se prononce pour "un investissement massif" dans les énergies renouvelables et donne la priorité aux "économies d'énergie".La présidente de la région Poitou-Charentes réserve quelques flèches à Jacques Chirac qui, selon elle, tient "à l'étranger de très beaux discours sur la maison qui brûle", alors qu'en France "non seulement rien ne change, mais les choses s'aggravent". Et d'asséner : "On subventionne avec nos impôts la dégradation de l'environnement." Ce serait bien la première fois que le Président serait ainsi pris en flagrant délit de contradiction entre ses discours et sa pratique du pouvoir.Malgré tout ce battage médiatique, Ségo ne parvient pas à se détacher définitivement de Sarko. Selon un récent sondage, ce dernier serait crédité de la victoire (51%-49%) au second tour de la présidentielle. De quoi relancer les spéculations au PS sur l'organisation d'un débat Sarkozy-Royal à la rentrée. Afin de vérifier si la Zapatera est bien capable de tenir la dragée haute à Monsieur "Réponse à tout".

Son ami Lionel

Le vrai-faux retour de Jospin n'a pas déchaîné l'enthousiasme dans son camp. Jean-Marc Ayrault a eu ces mots cruels : "La question n'est pas de savoir si Jospin souhaite se porter candidat. C'est de savoir si les Français souhaitent sa candidature. L'important, c'est que le candidat ou la candidate porte un renouveau des idées, des équipes et des pratiques." Le portrait craché de Jospin : 69 ans aux prunes le 12 juillet prochain ! Bartolone, alias Fabius-m'a-dit, n'a pas laissé passer une si belle occasion de flinguer Jospin : "Autant j'ai compris les raisons de son départ, autant je ne comprends pas celles qui l'amènent à revenir." Le Pen, goguenard, a déclaré : "On pourrait faire la revanche."
Encore un mariage d'amour ! Ségolène Royal est vraiment prête à tout pour conquérir l'Elysée. Même à épouser le premier secrétaire du PS, son compagnon depuis 24 ans, avec lequel elle a quatre enfants. Car, cette avocate inlassable de la famille n'est pas à un paradoxe près. La présidente du Poitou n'est pas mariée et tient le mariage pour "une institution bourgeoise" (sic). Reste à savoir si, dans l'éventualité de son mariage, Ségolène choisira de prendre le nom de son mari. Ségolène Hollande à la tête de la France, voilà qui ne sonnerait pas très patriote. Quoique plus républicain que Ségolène Royal.
Une première dans le landerneau médiatique. Paris-Match s'est mis en grève jeudi dernier pour protester contre l'éviction de son directeur Alain Genestar, sur "proposition" de Nicolas Sarkozy. Celui-ci avait fort mal digéré le fait que "le poids des mots et le choc des photos" affiche à sa une, l'été dernier, son épouse avec son amant, le publicitaire Richard Attias, à New-York l'été dernier. Genestar avait tenté de se rabibocher avec Sarko en censurant Yannick Noah, qui avait déclaré à l'hebdomadaire : "Si Sarkozy est élu, je me casse." Malgré tout, Arnaud Lagardère, le propriétaire de Paris-Match, s'est donc exécuté. Et, comme si de rien n'était, Match titrait en couverture la semaine dernière : "Cécilia et Nicolas Sarkozy en famille à Londres. Les photos de leur tendre week-end." Parole de Sarkozy : plus question d'instrumentaliser sa vie privée !

Son ami Laurent

Invité ce matin de France-Inter, l’ex plus jeune premier ministre de France, a éludé la question de savoir s’il soutiendrait la Zapatera le moment venu, en indiquant que sa « préférence allait, compte tenu des idées qu’il porte et de son expérience pour le changement, à un candidat dont le nom commence par un F, F comme François ». La preuve que la langue de bois et l’humour font parfois bon ménage.Enervé, DSK fait la leçon à SarkoDans un autre registre, le très sérieux Dominique Strauss-Kahn, son camarade mais néanmoins adversaire pour l’investiture, s’en est pris aux dernières déclarations du premier flic de France : « Comme cela a déjà été le cas dans le passé, dès que la droite est en difficulté, elle joue sur les peurs. Cette fois-ci, elle va jusqu'à reprendre les propos du Front National. Ce procédé est indigne et inacceptable", a déclaré DSK dans un entretien à paraître demain dans La Provence. Et de rappeler que "l'enjeu politique principal, c'est l'intégration à la République de ces jeunes, issus certes de l'immigration, mais Français de la deuxième ou de la troisième génération", qu’il faut cesser de voir comme des étrangers afin de leur redonner espoir. Louable tentative d’élever le débat. Mais irrémédiablement condamnée à être engloutie dans le populisme ambiant. DSK n'a visiblement pas tiré toutes les conclusions de la campagne râtée de Jospin. Le meilleur moyen d'arriver au pouvoir reste encore d'user et d'abuser de la démagogie. Les campagnes de 1995 et 2002 du champion toutes catégories en la matière (Jacques Chirac en 1995 : "Vous verrez, ma démagogie vous surprendra") en sont la preuve. Seule à gauche, Ségolène Royal l'a compris.

La candidate du show-biz

Après avoir fait la une de quatre hebdomadaires la semaine dernière, Madame François Hollande était cette semaine la vedette d'une émission de variétés sur Canal +. Dansant aux côtés du chroniqueur politique bien connu, Jamel Debbouze, elle s'est laissée allerà lui dire qu'elle se porterait candidate à l'investiture socialiste si "ça reste comme ça". En clair si les sondages continuent de lui être aussi favorables. Jamel Debbouze à la place d'Azouz Begag en ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, voilà enfin une vraie réponse au problème de l'intégration des jeunes des cités. Qui a dit que Ségolène n'avait pas de programme ?

Ségo cover girl

Plus glamour que jamais, Ségolène Royal. L'ennemie jurée des éléphants du PS est ce week-end à la une de 4 magazines. Le Nouvel Obs, bien sûr, qui l'avait officiellement lancée en décembre dernier en osant la couverture : "Elysée 2007 : Et si c'était elle". Cette fois-ci, il consacre dix pages à "ses idées, sa stratégie, ses atouts, ses handicaps". François Bazin s'essaye, courageusement, à trouver du sens et un programme derrière les dernières trouvailles de la Zapatera : "l'ordre juste" et la "démocratie participative". Mais l'exégèse du vide n'est apparemment pas le fort du journaliste : "Le coeur du royalisme se situe à l'articulation du social et du sociétal, avec une attention particulière aux questions familiales et éducatives. Ce faisant, il fait le lien entre «des valeurs» et «des actes concrets». Il s'affirme comme une morale de l'action qui, dans la phase actuelle, offre assez peu de prise à la critique tant elle reste au niveau des principes. Pour installer cette posture, il fallait trouver les mots qui la résument et la fassent comprendre. Ségolène Royal les a trouvés d'instinct, ces dernières semaines, autour de l'«ordre juste». Plus qu'une révolution, c'est une restauration. Plus qu'un programme, c'est une ligne de conduite...", écrit, dans un style pour le moins énigmatique, le journaliste politique du Nouvel Obs. Après ses égarement sémantiques, Bazin revient sur Terre en concluant, un rien vachard : "Le royalisme - et c'est au fond sa principale originalité - se veut réparateur. Il dit pourquoi mais pas encore comment. Il donne du sens mais pas encore de solutions. C'est aujourd'hui sa force et demain, peut-être, sa limite. "Paris-Match, dans un registre plus people, n'est pas en reste. L'hebdomadaire préféré de la famille Grimaldi l'avait croquée à sa une en septembre dernier. "Le poids des mots, le choc des photos" lui consacre trois pages et l'académicien Rouart un éditorial intitulé "Ségolène attend son heure". "Ségolène est-elle prête ?", se demande VSD, qui la présente en couverture en habits de président. Quant au Point, il essaie de comprendre "le mystère Royal". Et publie les bonnes feuilles d'un livre de deux journalistes à paraître cette semaine, "La madone et le culbuto" (Fayard), sur Ségolène et son compagnon François Hollande.Mais comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Madame la Présidente du Poitou publie de son côté, jeudi, le premier chapitre de son livre sur son site internet desirs d'avenir, dans lequel elle s'inquiète des "désordres de la démocratie" en France et prône "une autre façon de faire de la politique".Ségolène a commenté ce déferlement médiatique autour de sa personne en ces termes : "Je n'ai pas sollicité ses couvertures de magazine." On sait enfin une chose sur son programme : la langue de bois n'en sera pas absente.

La vie de couple n'est pas de tout repos


La campagne de publicité, « Vivre ensemble », de la radio RTL n’a pas été du goût de la reine des sondages. Axel Duroux, le patron de RTL, l’a appris à ses dépens. C’est « discourtois » et « déplacé », se serait-elle égosillée au téléphone. Ce n’est pas la photo elle-même, qui la représente avec son compagnon François Hollande sur les marches de Matignon, qui l'a vexée. C’est celle qui représente Sarko et Villepin, et qui illustre la même campagne. Parallèle perfide pour Ségo, qui suggère que son (vrai) couple serait « un désastre ». Madame la présidente de la région Poitou-Charentes s’imaginerait-elle déjà reine des médias ? La démocratie participative qu’elle vante sur son blog « Désirs d’avenir » n’est apparemment pas un vain mot. Villepin, ex-condisciple de Ségo sur les bancs de l'ENA n'est pas en reste. "Les politiques ne sont pas des mannequins publicitaires" a-t-il commenté avec ce sens de l'humour qui caractérise sa politique sociale.