Invité ce matin de France-Inter, l’ex plus jeune premier ministre de France, a éludé la question de savoir s’il soutiendrait la Zapatera le moment venu, en indiquant que sa « préférence allait, compte tenu des idées qu’il porte et de son expérience pour le changement, à un candidat dont le nom commence par un F, F comme François ». La preuve que la langue de bois et l’humour font parfois bon ménage.Enervé, DSK fait la leçon à SarkoDans un autre registre, le très sérieux Dominique Strauss-Kahn, son camarade mais néanmoins adversaire pour l’investiture, s’en est pris aux dernières déclarations du premier flic de France : « Comme cela a déjà été le cas dans le passé, dès que la droite est en difficulté, elle joue sur les peurs. Cette fois-ci, elle va jusqu'à reprendre les propos du Front National. Ce procédé est indigne et inacceptable", a déclaré DSK dans un entretien à paraître demain dans La Provence. Et de rappeler que "l'enjeu politique principal, c'est l'intégration à la République de ces jeunes, issus certes de l'immigration, mais Français de la deuxième ou de la troisième génération", qu’il faut cesser de voir comme des étrangers afin de leur redonner espoir. Louable tentative d’élever le débat. Mais irrémédiablement condamnée à être engloutie dans le populisme ambiant. DSK n'a visiblement pas tiré toutes les conclusions de la campagne râtée de Jospin. Le meilleur moyen d'arriver au pouvoir reste encore d'user et d'abuser de la démagogie. Les campagnes de 1995 et 2002 du champion toutes catégories en la matière (Jacques Chirac en 1995 : "Vous verrez, ma démagogie vous surprendra") en sont la preuve. Seule à gauche, Ségolène Royal l'a compris.
La candidate du show-biz
Après avoir fait la une de quatre hebdomadaires la semaine dernière, Madame François Hollande était cette semaine la vedette d'une émission de variétés sur Canal +. Dansant aux côtés du chroniqueur politique bien connu, Jamel Debbouze, elle s'est laissée allerà lui dire qu'elle se porterait candidate à l'investiture socialiste si "ça reste comme ça". En clair si les sondages continuent de lui être aussi favorables. Jamel Debbouze à la place d'Azouz Begag en ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, voilà enfin une vraie réponse au problème de l'intégration des jeunes des cités. Qui a dit que Ségolène n'avait pas de programme ?
Ségo cover girl
Plus glamour que jamais, Ségolène Royal. L'ennemie jurée des éléphants du PS est ce week-end à la une de 4 magazines. Le Nouvel Obs, bien sûr, qui l'avait officiellement lancée en décembre dernier en osant la couverture : "Elysée 2007 : Et si c'était elle". Cette fois-ci, il consacre dix pages à "ses idées, sa stratégie, ses atouts, ses handicaps". François Bazin s'essaye, courageusement, à trouver du sens et un programme derrière les dernières trouvailles de la Zapatera : "l'ordre juste" et la "démocratie participative". Mais l'exégèse du vide n'est apparemment pas le fort du journaliste : "Le coeur du royalisme se situe à l'articulation du social et du sociétal, avec une attention particulière aux questions familiales et éducatives. Ce faisant, il fait le lien entre «des valeurs» et «des actes concrets». Il s'affirme comme une morale de l'action qui, dans la phase actuelle, offre assez peu de prise à la critique tant elle reste au niveau des principes. Pour installer cette posture, il fallait trouver les mots qui la résument et la fassent comprendre. Ségolène Royal les a trouvés d'instinct, ces dernières semaines, autour de l'«ordre juste». Plus qu'une révolution, c'est une restauration. Plus qu'un programme, c'est une ligne de conduite...", écrit, dans un style pour le moins énigmatique, le journaliste politique du Nouvel Obs. Après ses égarement sémantiques, Bazin revient sur Terre en concluant, un rien vachard : "Le royalisme - et c'est au fond sa principale originalité - se veut réparateur. Il dit pourquoi mais pas encore comment. Il donne du sens mais pas encore de solutions. C'est aujourd'hui sa force et demain, peut-être, sa limite. "Paris-Match, dans un registre plus people, n'est pas en reste. L'hebdomadaire préféré de la famille Grimaldi l'avait croquée à sa une en septembre dernier. "Le poids des mots, le choc des photos" lui consacre trois pages et l'académicien Rouart un éditorial intitulé "Ségolène attend son heure". "Ségolène est-elle prête ?", se demande VSD, qui la présente en couverture en habits de président. Quant au Point, il essaie de comprendre "le mystère Royal". Et publie les bonnes feuilles d'un livre de deux journalistes à paraître cette semaine, "La madone et le culbuto" (Fayard), sur Ségolène et son compagnon François Hollande.Mais comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Madame la Présidente du Poitou publie de son côté, jeudi, le premier chapitre de son livre sur son site internet desirs d'avenir, dans lequel elle s'inquiète des "désordres de la démocratie" en France et prône "une autre façon de faire de la politique".Ségolène a commenté ce déferlement médiatique autour de sa personne en ces termes : "Je n'ai pas sollicité ses couvertures de magazine." On sait enfin une chose sur son programme : la langue de bois n'en sera pas absente.
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